Médias, citoyens, consommateurs : on se méfie des infox et des éléments de langage. Il est une autre réalité. Des mots mutent. Avec une facilité étonnante. La mobilité devient douce, l’écriture est inclusive et l’agriculture raisonnée.
Qui sont ces Motamorphoz©, qui imprègnent la vie publique et privée?
Il n’est pas seulement question de novlangue ou d’anglicismes. Des mots usuels se régénèrent, d’autres s’accolent. Des mots d’experts s’infiltrent. Des métaphores sensorielles s’imposent. Bien sûr, c’est la vie du langage depuis toujours. Et pourtant… La réinvention du langage est un signe.
Étymologiquement, la métamorphose est grecque. Meta exprime le changement. Morphose fait référence à la forme.
Récit des origines et de la création avec Pythagore et Ovide, récit de la vie humaine… Si la notion a voyagé au cours des époques, une métamorphose dessine toujours le même horizon : comprendre le monde, faire sens des recompositions techniques, sociales et politiques, appréhender la course du temps et des évolutions qu’il entraîne.
Aux siècles précédents, la manière dont les écrivains et les philosophes ont évoqué la « métamorphose » nous informe très précisément des transformations qui leur étaient contemporaines.
Une métamorphose est rarement soudaine. Elle résulte d’un lent processus sous-jacent. In fine, un mot la révèle et l’impose au plus grand nombre.
Les mots sont notre matière première.
Que comprendre de l’imaginaire qu’ils convoquent?
Comment analyser le pouvoir fédérateur qui leur est soudain donné? Et à quelles fins?
Les mots révèlent un en-dehors complexe, un imaginaire parallèle et un sens politique, au sens premier de ce mot.
Dans l’or des mots, les métamorphoses du temps présent.