Le 18 janvier 2021

Le mode détox : info ou intox ?

On connaissait les centres de désintoxication pour les addictions aux drogues. Mais qu’en est t’il du mot détox ?  Le mot vient remplacer « régime » qui n’est plus très à la mode. Il nous vient une fois encore des Etats-Unis. Ce n’est pas seulement un régime mais une cure de désintoxication après avoir mangé trop de produits pas assez « healthy ».

Le juicing, le souping, des anglicismes dans la presse féminine qui permettent peut-être de mieux vendre le concept que le régime soupe aux choux.

Il en existe de toutes sortes : ne manger qu’un aliment par jour, détox à base de jus de fruits et légumes, de tisanes… Avec des noms qui donnent l’air d’innover sur des choses qui existent déjà, comme titrait Elle.fr le 11 février 2018, «Le souping est-il le nouveau juicing d’hiver ?» Comme si rajouter le suffixe ing à la fin des mots les rendent plus modernes… Les influenceurs et personnalités connues en font souvent la promotion. Récemment, la chanteuse pop américaine Lizzo présentait sa cure de jus de fruits de 10 jours sur le réseau social TikTok, et assurait qu’elle aurait retrouvé un meilleur sommeil, une plus belle peau.

La détox, c’est de l’intox ?

Un foie qui fonctionne normalement est en mode « détox », explique David Bender, professeur émérite de biochimie nutritionnelle, dans un article écrit pour le magazine The Biologist. Selon l’Association Française des Diététiciens Nutritionnistes, passer d’une alimentation normale à une réduction drastique pendant quelques jours fait en fait plus de mal que de bien. Cela stresse le foie. Alors pourquoi toutes sortes de prescripteurs poussent-ils à la détox ?

Cette tendance s’appuie sur des concepts moralisateurs et hygiénistes. Et en cela séduit.

Associés au détox : la moralité, le péché de gourmandise, le besoin de se purifier et de compenser. Les “détox digitales” sont aussi à la mode. Les réseaux sociaux et les notifications sont addictifs, ce n’est plus à prouver. La solution à la désintoxication et à la nomophobie : la déconnexion.